L'agriculture du nord de Tenerife : Cultures et marchés
- Cécile Barrès
- 22 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 sept.
Une terre fertile façonnée par les volcans
Le nord de Tenerife bénéficie de conditions idéales pour l’agriculture : sols volcaniques riches en minéraux, climat doux et humide, alizés qui apportent de l’eau et de la fraîcheur. Depuis des siècles, l’île vit au rythme de ses cultures, et si le tourisme domine aujourd’hui l’économie, l’agriculture reste un pilier de l’identité locale.
Les principales cultures
La banane des Canaries (plátano de Canarias)
C’est le produit emblématique de l’île, cultivé en terrasses jusque sur les falaises. Les bananes des Canaries bénéficient d’une Indication Géographique Protégée (IGP), gage de qualité. Tenerife concentre à elle seule plus de 40 % de la production canarienne.
Chaque année, les îles produisent environ 400 000 tonnes de bananes, dont une grande partie est exportée vers la péninsule ibérique et l’Europe. Dans le nord, les paysages sont marqués par les bananeraies, véritables “mers vertes” qui descendent jusqu’à l’océan.
La pomme de terre (papa canaria)
Introduite au XVIᵉ siècle depuis l’Amérique du Sud, la "papa" est devenue incontournable dans l’alimentation canarienne. Certaines variétés traditionnelles, comme la papa negra, sont aujourd’hui protégées par une Dénomination d’Origine.
Elle est au cœur du plat le plus célèbre des Canaries : les papas arrugadas con mojo.
L’avocat
Cultivé dans les vallées fertiles du nord, l’avocat connaît un véritable essor ces dernières années. Tenerife produit une part importante des 40 000 tonnes d’avocats annuelles des Canaries, destinées au marché local mais aussi à l’export.
Les agrumes
Orangers, citronniers et mandariniers prospèrent dans les zones humides de La Orotava, Tacoronte ou Icod. Bien que moins exportés que la banane, ils apportent de la diversité et colorent les marchés de leurs parfums frais.
Fruits tropicaux et exotiques
En plus de ces cultures, Tenerife surprend par une grande variété de fruits tropicaux et « exotiques » : fruits de la passion, papayes, mangues ou encore figues de Barbarie. Ces fruits, très appréciés, reflètent la diversité climatique de l’île et apportent fraîcheur et originalité à la gastronomie locale.
Et la vigne, une culture emblématique
Bien que je me concentre ici sur la banane, la pomme de terre, l’avocat et les agrumes, il serait impossible d’évoquer l’agriculture du nord de Tenerife sans mentionner la vigne. Présente depuis le XVIᵉ siècle, elle a façonné les paysages et donné naissance à des vins réputés, en particulier le fameux malvoisie.
Pour en savoir plus, je vous invite à lire mon article dédié à la culture de la vigne et aux vins de Tenerife.
Les marchés de producteurs : au cœur de la vie locale
Ces produits se découvrent et se dégustent sur les marchés de producteurs, qui restent des lieux de rencontre privilégiés entre agriculteurs et habitants. On peut citer notamment les marchés de :
La Guancha, le plus proche de mes chambres d'hôtes Un Jardin al Mar (samedi et dimanche en matinée)
La Laguna (Mercado de San Cristóbal), l’un des plus grands et animés de l’île.
La Orotava, réputé pour ses papas locales, son gofio et ses fruits frais.
Tacoronte, au cœur d’une région agricole, idéal pour goûter avocats et agrumes.
Santa Cruz de Tenerife (Mercado Nuestra Senora de Africa).
Outre les fruits et légumes, on y trouve fromages de chèvre, miel de Tenerife (protégé par une Dénomination d’Origine), pâtisseries locales et herbes aromatiques.
Entre tradition et modernité
L’agriculture du nord de Tenerife illustre l’équilibre entre héritage et innovation : bananes et pommes de terre perpétuent une tradition séculaire, tandis que l’avocat ou les cultures tropicales (mangue, papaye...) se développent pour répondre à une demande croissante.
Conclusion
Ces paysages agricoles, les marchés où ils s’animent, et les saveurs qui en découlent font partie intégrante de l’identité de Tenerife. Ils invitent le visiteur à découvrir une île authentique, où l’agriculture n’est pas seulement une ressource économique, mais aussi une composante essentielle de sa culture et de son art de vivre.
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